La graine et l'arbre
Hier en séance face à une personne qui imaginait un projet, je faisais cette comparaison de la graine et de l'arbre.
La graine, lorsqu'elle est logée dans la terre, ne sait pas quel arbre elle deviendra, ni quelle forme elle prendra, ni même quels périls elle va devoir traverser. Elle sait juste qu'elle a besoin de germer, de grandir. C'est inconditionnel elle doit tendre vers l'accomplissement de son potentiel, peu importe la forme, elle avance pas à pas en répondant à ces besoins d'eau, de lumière et de nutriments.
Et c'est ainsi que centrée uniquement sur la réponse à des besoins précis, dans l'unique but d'exprimer son potentiel, elle devient arbre.
Nous en revanche nous nous centrons sur l'arbre que nous voudrions être, capables d'en dessiner les moindres contours, d'en définir les teintes et le parcours.... Nous mettons la finalité avant le trajet. La modalité avant le besoin.
Et si pour devenir arbre, la seule chose que nous ayons à faire soit de se recentrer sur nos besoins. De les nourrir et de laisser le chemin se faire. Car finalement, la modalité importe peu, ce qui compte, c'est la réponse aux besoins de l'être.
C'est pourquoi lorsqu'on s'engage dans un projet, je crois, que la première chose à faire est de se demander à quel besoin je réponds à cet endroit-là, et de se concentrer uniquement là-dessus en commençant par utiliser les moyens les plus simples à disposition.
Se concentrer sur l'arbre avant la graine, c'est commencer par la fin. Et surtout cela nous coupe de l'opportunité d'une guérison, car oui parfois nous entamons des projets pour guérir de quelque chose, et alors l'intention et la finalité ne sont pas en cohérence, le chemin ne sera donc pas juste. Parfois donc il faut renoncer pour prendre le temps de clarifier l'intention et d'agir à partir d'un terreau sain, car cela est le plus essentiel pour la graine....
La modalité n'est que secondaire, ce qui compte c'est l'intention qui sous-tend l'action.
Ce qui compte n'est pas le comment, mais le pourquoi. Ne te concentre pas sur ce qu'il y a au-dehors, mais sur ce qui vient du dedans.